Depuis 70 ans (1954), la Fédération des œuvres laïques de Nouvelle-Calédonie (FOL NC) milite au cœur du pays pour « faire société, faire culture » et épouse l’histoire politique, sociale, culturelle et économique du territoire calédonien.
La FOL NC – fondée sur l’engagement citoyen (bénévolat), l’éducation populaire, la laïcité – a contribué à bâtir une société plus équitable et plus proche du « vivre ensemble ». A plus d’un titre, la FOL NC est une composante du patrimoine immatériel de la Nouvelle-Calédonie.
Au travers de ces témoignages, nous racontons « la grande Histoire » parmi les histoires de chacun, les souvenirs et anecdotes, afin de constituer une mémoire vivante de la FOL.
>>> Voici le témoignage de Héléna LAUHEA, directrice de centre à la FOL NC :
« J’ai commencé à la FOL il y a plus de 20 ans. Des copines m’avaient proposé de faire de l’animation. Je n’avais aucune formation. Ça m’a tout de suite plu de travailler avec les enfants, j’adore ça. Je me souviens, au début, je ne savais pas par où commencer, j’étais un peu perdue. Je ne savais pas ce que cela voulait dire de faire quelque chose de ludique, de constructif, j’ai compris au fur et à mesure. Aujourd’hui, je suis directrice de centre de loisirs. C’est comme si j’étais en vacances avec les enfants parce que je joue avec eux, avec les animatrices. Pour moi, c’est important de donner une éducation exemplaire. Quand on rencontre des difficultés à gérer certaines situations, j’aime chercher des solutions. Je me sers parfois de mon expérience de maman – je suis mère de neuf enfants – pour y parvenir. Et ce qui me plaît en ce moment, c’est de partager mon savoir-faire avec les bénévoles qui viennent construire des animations pour l’avenir des petits, transmettre les valeurs d’une animatrice.
La FOL m’a permis d’évoluer. Si je suis cheffe de secteur à la mairie de Dumbéa, c’est grâce à la FOL, où j’ai obtenu le diplôme d’animateur jeunesse. C’est là que j’ai appris tout ce qui concerne l’organisation et la gestion. Mon rôle est aussi, auprès des animateurs de la ville, de véhiculer le message que l’animation est un plus dans leur vie. Ils apprennent à planifier, à prévoir, à comprendre ce qu’est un enfant, son rythme, ses besoins.
La première valeur de la FOL, c’est l’intégration de tout le monde, on est le seul organisme à accueillir des enfants en situation de handicap. C’est pour ça que je ne la quitterais jamais. Quand je ne viens pas, c’est comme si j’étais fanée, ça me manque trop. Les deux semaines de vacances toutes les sept semaines, ce n’est pas assez ! (rires). Je suis convaincue que la FOL va exister encore longtemps, et avec les 70 ans, je vais pouvoir monter mon projet de camp à Wallis. On va continuer à avancer tous ensemble en fonction du rythme de chacun. »
©Anne-Claire Pophillat (photo et interview)