Depuis 70 ans (1954), la Fédération des œuvres laïques de Nouvelle-Calédonie (FOL NC) milite au cœur du pays pour « faire société, faire culture » et épouse l’histoire politique, sociale, culturelle et économique du territoire calédonien.

La FOL NC – fondée sur l’engagement citoyen (bénévolat), l’éducation populaire, la laïcité – a contribué à bâtir une société plus équitable et plus proche du « vivre ensemble ». A plus d’un titre, la FOL NC est une composante du patrimoine immatériel de la Nouvelle-Calédonie.

Au travers de ces témoignages, nous racontons « la grande Histoire » parmi les histoires
de chacun, les souvenirs et anecdotes, afin de constituer une mémoire vivante de la FOL.

Voici celui de Marcelline MALAKAI, animatrice à la FOL NC :

« En tant qu’assistante vie scolaire, j’accompagnais des enfants en situation de handicap à la FOL. J’ai demandé si je pouvais rentrer comme renfort. J’ai toujours aimé m’occuper des enfants, surtout les maternelles. Je suis devenue animatrice et là, je suis en train de passer mon Bafa. La FOL m’a appris et m’a apporté beaucoup de choses. Le respect, la maîtrise de soi, la sécurité, la confiance en moi. Et surtout, le savoir-faire avec les enfants. On réfléchit aux activités qu’on leur propose, à ce qu’on peut faire pour qu’ils se sentent bien. Et puis on est bien encadrés. Les responsables nous accompagnent, ils nous aident si on a des difficultés, et quand on a des soucis, ils nous remontent le moral. J’aime y travailler parce que tu as le sourire tous les jours quand tu arrives le matin.

Un souvenir m’a marqué. Un mercredi, aux Capucines, j’ai montré aux enfants comment danser le pilou, et quand je leur ai demandé de le refaire, ils ont dansé tous seuls sur le podium. Un petit était chef de danse et il se rappelait les gestes que j’avais montrés. Ça m’a touché, cet aspect transmission. J’aime bien faire des activités manuelles, construire une case avec des rouleaux de papier toilette, prendre de l’écorce de niaouli pour faire du tapa… J’apprends aux enfants à utiliser des choses simples, ce que nous procure la nature. C’est aussi une valeur forte de la FOL, se servir des ressources dont on dispose, recycler.

Ce serait bien qu’il y ait davantage de monde dans l’animation. Il y a des jeunes que ça intéresse, mais qui ont peur parce qu’ils ne savent pas comment faire. Le mieux, ce serait qu’ils viennent tester, il ne faut pas hésiter. C’est ce que j’ai fait au début, je suis venue voir comment c’était.

Je ne pourrais pas quitter la FOL, je n’arriverais pas à travailler avec d’autres organismes, j’y suis trop attachée, je vais continuer jusqu’à ce que je ne puisse plus marcher ! (rires). Cela fait partie de mon équilibre, c’est ma deuxième famille. Et les enfants, je les considère comme mes enfants, ce sont mes bouts de choux. »

©Anne-Claire Pophillat (photo et interview)